Réal. Ciro Guerra, CO/AR/VE, 2015, NB/Coul., 125′, vo st fr, 16 ans/16 ans
Karamakate, chaman amazonien, est le dernier survivant de son peuple. Il est devenu un chullachaqui, la coquille vide d’un homme, sans émotions ni souvenirs. Sa vie bascule quand Evan, un ethnobotaniste américain, débarque chez lui à la recherche d’une plante
hallucinogène capable d’apprendre à rêver. Ce film mêle deux histoires. Celle d’un ethnologue allemand qui, au début du 20e siècle, sollicite un jeune chaman pour trouver une mystérieuse plante dotée de pouvoirs médicinaux. Celle, au lendemain de la Seconde guerre mondiale, d’un jeune Américain venu auprès du même chaman, vieilli, chercher cette même plante sacrée. Un Indien, deux
Hommes blancs, une problématique intemporelle: la colonisation. Filmé dans un noir et blanc magnifique, L’étreinte du serpent est un film merveilleux. Il emprunte au film d’aventure, à la quête initiatrice, à la grande fresque écologiste… On y croise des colons venus en Amazonie piller ses ressources, l’armée colombienne raser les villages, des pères missionnaires évangéliser les populations et un gourou sanguinaire, qui se prend pour le Messie.